A) Indications reposant sur des essais contrôlés, méta analyse et revues systématiques.
1. Test d’imagerie de référence pour le diagnostic étiologique de l’hyperthyroïdie.
La scintigraphie thyroïdienne assure le diagnostic étiologique et la classification des hyperthyroïdies en fonction de la fixation globale et de la nature du contraste. Elle permet de distinguer les maladies de Basedow des thyroïdites subaiguës et indolentes. En cas d’atteinte nodulaire elle permet de séparer les nodules autonomes hyper fonctionnels (autonomie focale) des nodules hypo-fonctionnels associés à une autonomie diffuse.
La scintigraphie est justifiée à visée diagnostic dans toutes les hyperthyroïdies avérées (TSH < 0.1 mU/L) en l’absence de diagnostic formel obtenu par une autre modalité, dans les hyperthyroïdies nodulaires, en présence d’une atteinte nodulaire ou multi-micronodulaire dès lors que la TSH est < 0.6 mU/L, en présence d’une TSH chroniquement < 0.6 mU/L sans cause identifiable après 60 ans et en présence de risque ou de co-morbidité cardio-vasculaire.
2. Test étiologique et thérapeutique devant une hyperthyroïdie avec surcharge iodée.
La scintigraphie permet de séparer les hyperthyroïdies induites par amiodarone (type 2, corps thyroïde normal, contraste et fixation effondrés) ou aggravées par l’amiodarone (type 1, hyperthyroïdie sous-jacente, contraste et/ou fixation non effondrés). Elle permet d’indiquer un traitement adapté : antithyroïdiens de synthèse (type 1) ou glucocorticoïdes (type 2).
3. Optimisation de la surveillance des nodules thyroïdiens ne relevant pas d’une chirurgie d’emblée.
La scintigraphie est utile, si elle n'a pas été faite initialement, pour optimiser la surveillance. On fera une surveillance par le dosage plasmatique de la TSH en cas de nodule chaud et/ou de goitre autonomisé. On fera une surveillance par échographie et/ou cytologie en cas de nodule froid.
4. Diagnostic étiologique des hypothyroïdies congénitales.
La scintigraphie permet d’identifier les dysgénésies (athyréoses, ectopies, hypoplasies), les troubles de l’hormonogénèse (test au perchlorate), les hypothyroïdies transitoires. Pour ce type d’indication, il vous faudra orienter le patient vers un CHU ou un CHR.
5. Identification du tissu thyroïdien ectopique, accessoire, intrathoracique et ovarien (struma ovarii).
Identification de la pathologie thyréoglosse (nodule et kyste thyréoglosse).
6. Goitre multinodulaire.
La scintigraphie donne une image anatomique et fonctionnelle de la glande entière, indépendante de l’opérateur, améliore l’inventaire nodulaire, précise l’extension médiastinale, identifie les nodules autonomes et précise les nodules à prélever.
B) Indications reposant sur des avis d’experts et/ou validés par des instances faisant autorité.
1. Exploration du nodule thyroïdien euthyroïdien (> 10 mm) à la phase initiale.
La scintigraphie thyroïdienne permet de caractériser le degré de fonction locale (iso, hypo hyperfonctionnel) d’un nodule préalablement identifié par la palpation et/ou l’échographie. Elle permet souvent d’identifier des zones pathologiques additionnelles à la palpation (+ 30%).
2. Sélection des zones nodulaires à prélever en cytologie.
Les nodules hyperfonctionnels ne relèvent pas d’une cytologie de première intention.
C) Indications reposant sur des travaux d’expérimentation ou d’observation fiables
1. Exploration des hypothyroïdies en surcharge iodée.
La scintigraphie et le test au perchlorate permettent se séparer les hypothyroïdies réversibles par trouble de l’organification, des hypothyroïdies permanentes par atteinte parenchymateuse, en l’absence de diagnostic évident (thyroïdite lymphocytaire connue).
2. Repérage de nodules non fonctionnels qui peuvent être ponctionner sans avoir recours à l’échographie.